Le camouflage chez les femmes autistes est un sujet de plus en plus étudié dans les laboratoires de psychologie.
Le camouflage est le fait de masquer ses symptômes autistiques avec différentes stratégies plus ou moins élaborées. Cela pourrait entraîner entre autres le retard diagnostic chez les femmes (assignées à la naissance) comparé aux hommes (assignés à la naissance).
Exemples de camouflage :
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Imiter les expressions faciales ou les gestes des autres
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Préparer des phrases à l’avance pour les conversations
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S’efforcer de maintenir un contact visuel
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Réprimer ses intérêts ou comportements stéréotypés
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Se forcer à paraître « normale » dans des situations sociales
En effet, de manière générale, les femmes (assignées) ont moins de symptômes autistiques évidents comparé aux hommes (assignés). On note :
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Moins de comportements répétitifs apparents
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Meilleure imitation des codes sociaux
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Intérêts spécifiques plus « socialement acceptables » (ex. : littérature, animaux, mode, etc.)
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Plus grande conscience des attentes sociales
Or, bien que le camouflage puisse aider à s’intégrer socialement, il a souvent un coût psychologique élevé :
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Fatigue extrême / burn-out autistique
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Anxiété et dépression
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Perte de l’identité personnelle
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Retard de diagnostic (ou diagnostic erroné)
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Isolement social (parce que les interactions ne sont pas authentiques)
Alors pourquoi ce phénomène est-il important ?
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Diagnostic sous-représenté : beaucoup de femmes ne sont pas diagnostiquées ou le sont très tardivement, parfois après des années de souffrance.
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Mauvaise orientation thérapeutique : certaines sont à tort diagnostiquées avec des troubles de la personnalité, des troubles anxieux ou des troubles alimentaires.
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Reconnaissance des besoins spécifiques : comprendre le camouflage permet d’offrir un soutien adapté et bienveillant, fondé sur la réalité vécue.
Ressources pour aller plus loin :
– L’autisme au féminin d’Adeline Lacroix
– Aspergirl de Rudy Simone
– Please Stand By, de Ben Lewin (film)